États d’âme…

Pourquoi ce projet ? Une fresque humaine et sensorielle

Écrire cette saga, c’est pour moi une manière de conjurer l’oubli et de rendre hommage à la terre qui m’a vu grandir. J’ai passé mon enfance à Gammareix, à inventer des mondes dans l’ombre des ruines, à jouer au chevalier dans la boue, le jus de fraise pour sang, les rêves pour armure. Ces souvenirs nourrissent chaque page : ils donnent chair à mes personnages, couleur à mes paysages, rythme à la narration.

La fiction me permet d’aller au-delà des archives : de donner une voix, des gestes, des regards à ceux dont l’histoire officielle n’a gardé que la trace d’un impôt ou d’un baptême. Je veux raconter la sueur, la peur, la faim, l’amourla honte, la dignité des anonymes. Mon ambition n’est pas la vérité factuelle, mais une vérité sensible : celle qui fait sentir la boue sous les pieds, entendre le vent dans la vallée, partager la fatigue et l’espoir.

Inspirations et influences

Mes racines littéraires sont multiples :

  • Maurice Druon m’a appris la grandeur de la fresque et l’art du détail.
  • Ken Follett m’a transmis le goût de l’architecture narrative et de la tension dramatique.
  • Umberto Eco m’a ouvert à la profondeur du mystère et à la complexité humaine.
  • Michel Peyramaure m’a donné le sens du terroir et la rudesse des vies minuscules.
  • Et tous ceux qui ont croisé ma route et que j’ai adoré : Jean d’Aillon, Yves Aubard, Juliette Benzoni, Mireille Calmel, Jean Diwo, Marek Halter, Christian Jacq, Jean-Luc Marchand, Claude Michelet, Lucinda Riley, Jean-Guy Soumy, etc…

Mais il m’a fallu du temps pour ne pas me contenter d’imiter ces maîtres. J’ai écrit, réécrit, jeté, recommencé : la digestion des influences est un chemin long et exigeant. Ma voix s’est forgée dans la tension entre respect et rébellion, tradition et invention. J’espère que le lecteur sentira, derrière les échos, une manière singulière de dire la boue, la pierre, la peur, qui n’appartient qu’à moi – ou du moins à ce coin de Périgord qui m’habite.

Mon engagement d’auteur : une écriture vivante et incarnée

Écrire, pour moi, c’est composer avec la meute de mes loups intérieurs : peurs, obsessions, souvenirs, mais aussi cette énergie brute qui me pousse à donner corps à ce qui pourrait s’effacer. Les loups, ce sont mes peurs : peur de ne pas transmettre, peur de voir disparaître ce qui m’a construit, peur de n’être qu’un témoin impuissant de l’effacement. Mais ils sont aussi mes alliés : ils me rappellent que la mémoire est vivante, qu’elle doit être nourrie, réveillée, parfois bousculée.

J’ai voulu un Moyen Âge incarné, rugueux, fait de fatigue, de faim, de peur, mais aussi de solidarité, de gestes quotidiens, de petites victoires sur la misère. J’ai passé des heures à relire, à dessiner, à chercher la justesse du détail : la couleur de la piquette, la texture de la boue, le bruit de la roue du moulin, la lassitude des mains calleuses. Mais je ne voulais pas d’un tableau noir, ni d’une fresque idéalisée : la vie, même la plus dure, a ses moments de lumière, ses complicités, ses rires volés.

Avec la présidente de la région Occitanie, Carole Delga

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