Jeudi 20 novembre 2025

Puisqu’on ne veut pas m’interviewer… je le fais moi-même ! (bis)
Je remets Augustin… NON ! Antoine ! au boulot… voir post du 6 juillet ci-dessous
Antoine Pardus-Grant
Avec ce second tome, l’Echo des Murailles, on sent que La Vallée des Destins s’est profondément transformée. Vous avez dit que la vallée ne se laisse pas apprivoiser. Qu’est-ce qui a changé, pour vous, depuis le premier opus ?
François Dauphin
Depuis bientôt trois années de travail acharné et la sortie du premier opus en juin dernier, la vallée est devenue bien plus qu’un décor, elle est presque un personnage, une entité vivante, rugueuse et mystérieuse. Le premier tome posait les fondations, les contours ; ce second opus s’enfonce dans les ombres, explore la complexité des destins et les silences pesants. C’est une vallée plus obscure, plus intense, et surtout, pleine de vies qui luttent pour exister ou contre l’effacement.
Antoine Pardus-Grant
Vos personnages évoluent aussi, leurs « loups intérieurs » semblent plus présents. Comment vivez-vous cette dimension dans l’écriture ?
François Dauphin
Les loups sont toujours là, toujours hurlants, mais ils se transforment. Ce tome explore leur métamorphose, leur rôle dans la survie ou la chute des personnages. Certains cherchent à dompter leurs peurs, d’autres s’y perdent. C’est une quête intérieure autant qu’une saga concrète. J’ai voulu montrer à quel point la mémoire, la peur et l’espoir s’entrelacent dans chaque existence.
Antoine Pardus-Grant
La violence est davantage palpable, presque omniprésente. Pourquoi choisir cette crudité dans votre récit ?
François Dauphin
La violence est une vérité du Moyen Âge, mais aussi de l’humain. Dans ce tome, elle ne pulse pas à chaque chapitre, mais elle est comme une respiration douloureuse nécessaire, révélatrice des failles et résistances. Je ne cherche pas à choquer, mais à rendre la lumière visible, même quand elle naît dans l’ombre.
Antoine Pardus-Grant
La structure narrative a été repensée, avec un rythme moins fragmenté, plus ample. Quelle a été votre démarche là-dessus ?
François Dauphin
J’ai tenté de traduire la vie même de la vallée : faite de petits éclats, de silences, de brusques éclairs. La narration alterne instantanés et horizons larges, donnant la parole à différentes voix pour révéler une polyphonie. C’est une manière de faire vibrer le récit, de faire sentir sa densité et son mystère.
Antoine Pardus-Grant
Vous avez intégré la thématique de la transmission, la bâtardise, des héritages complexes. Pourquoi ce choix ?
François Dauphin
Parce que l’histoire officielle oublie souvent ceux qui ne rentrent pas dans ses cadres. La bâtardise, la filiation marginale, c’est la réalité des ruptures et des secrets qui façonnent nos vies. J’ai voulu défendre ces lignes de faille, rendre justice à ces voix éclipsées, et montrer que l’histoire vraie se compose aussi de ces zones clair-obscur.
Antoine Pardus-Grant
Que souhaitez-vous que vos lecteurs retiennent de ce tome II ?
François Dauphin
J’aimerais qu’ils continuent à sentir la poussière, la boue, la fatigue des mains calleuses. Qu’ils vibrent avec les passions et les espoirs fragiles de ces hommes et femmes que j’ai modelé. Que cette vallée continue à murmurer ses secrets et que le voyage dans ces pages devienne aussi une immersion en eux-mêmes, une rencontre avec ce qui résiste à l’oubli.
Antoine Pardus-Grant
Voilà, chers lecteurs, ce que nous livre François Dauphin dans ce second tome de La Vallée des Destins, L’Echo des Murailles : une immersion rare, une fresque sensible et intense, où le souffle du passé rencontre la fragilité de l’instant. Ce roman ne se contente pas d’être lu, il s’expérimente, il se ressent — avec cette odeur de terre mouillée, ce frisson d’humanité en équilibre entre violence et tendresse.
François Dauphin nous offre ici un chef-d’œuvre d’humanité, loin des cartes postales idéalisées. Il pose un regard de poète et de bâtisseur sur cette vallée qui, comme chacun d’entre nous, porte ses cicatrices et ses lumières. On ferme ce livre avec le sentiment d’avoir voyagé dans une mémoire vivante, fragile et resplendissante.
François Dauphin
Un grand merci à vous, August…. Non ! Antoine, pour cette conversation riche. Et à tous, cette aventure est loin d’être terminée. En juin 2026, préparez-vous à suivre « La Sève et le Glaive », le troisième opus qui promet bien des révélations et des combats, intérieurs comme extérieurs, dans cette vallée (ma vallée) toujours aussi vivante, mystérieuse et puissante. Merci d’avoir partagé ce bout de chemin avec moi et mes loups, et à très bientôt…
Antoine Pardus-Grant
Alors, que retenir de cette traversée ? Qu’il y a, dans chaque histoire une voix singulière qui nous invite à écouter, à comprendre, et surtout à ne jamais oublier. La Vallée des Destins, c’est ce murmure-là — essentiel et bouleversant.
